Les oiseaux marins menacés d’extinction | Les chroniques de Pauline | l’Effet Domino

Dans le cadre d’une émission radiophonique consacrée à la Nature, a été abordé 3 animaux reliés aux bords de mer : 1 oiseau, 1 poissons et 1 crustacé.

« LA VIE INTIME DES ANIMAUX DE LA MER ET DE LA PLAGE » 1/2

Je vous emmène à la plage !

Je vous raconte la parade nuptiale étonnante d’un crustacé (2/2). On va plonger également au côté d’un poisson charismatique et tellement fascinant.

Mais pour commencer, comme un grand nombre de français, vous avez dû partir au bord de la mer cet été. Vous avez peut-être remarqué la soi-disant « agressivité » des oiseaux marins qui viennent jusque dans nos poubelles pour trouver à manger. Et vous les avez peut-être jugés un peu vite comme des oiseaux sans gêne. Alors, je vais vous raconter leur histoire, afin, j’en suis certaine, de vous les montrer sous un autre éclairage, avec beaucoup plus d’empathie et de bienveillance.

 « Les oiseaux marins menacés d’extinction »

Depuis les années 50, on assiste véritablement à un effondrement de 70% des populations d’oiseaux marins.

Toutes populations d’oiseaux confondu : les goélands, les sternes, les mouettes, les fous, les cormorans

2 raisons principales :

  • La concurrence des bateaux de pêches: Les chalutiers, c’est « bateaux-usines » sont énormes. Ils pêchent sur des périodes : 24heures/24, 7 jrs sur 7. Les pêches industrielles ramassent des quantités astronomiques de poissons.

Conséquences : les oiseaux marins ont de moins en moins de nourriture. On peut carrément dire qu’on leurs volent leurs nourritures.

Ils s’affaiblissent et se reproduisent moins bien.

  • Les captures des engins de pêches : les filets de pêches sont ENORMES. Les oiseaux essayent d’attraper les poissons mais se font piéger dans les filets et meurent. D’autres, toujours en voulant attraper les poissons se font accrocher par les hameçons et meurent noyés.

Bien sûr, il existe malheureusement d’autres raisons qui expliquent cet effondrement des populations d’oiseaux marins :

  • Pollution : hydrocarbures dont le pétrole
  • Destruction des habitats naturels

Aujourd’hui, la plus grande menace qui pèse sur les océans : c’est la pêche.

La solution, on la connaît : c’est la pêche de subsistance, qui représente 2% des pêches mondiales.

Rappelons qu’en tant que citoyen nous avons une responsabilité énorme sur la préservation de la biodiversité. Interrogeons-nous sur ce qu’on décide de mettre dans nos assiettes.

N’oublions pas que l’océan est le 1er organe de régulation du climat.

Prenez soin des oiseaux marins !

https://www.youtube.com/watch?v=j_6ylNwqn0o

 « L’incroyable transformation de sexe du mérou »

Et maintenant on va plonger en Méditerranée, dans l’Atlantique et on pourra même aller jusqu’en Cornouailles à la rencontre d’un poisson attachant et fascinant qui m’a particulièrement touché. C’EST LE MEROU. Il existe 98 espèces de mérou. Je vais vous parler du mérou brun qui est le plus connu.

Il a des lèvres épaisses et une mâchoire proéminente. Son corps est ovale et massif. À l’âge adulte il peut atteindre 1 m 50 voire 2 m pour environ 100 kg. La moyenne c’est 1 m 20 pour 45 kg. Il a une nageoire dorsale courte sur presque toute la longueur de son corps qui se termine par des épines. Le mérou brun est marron clair tacheté de blanc. Mais bien sûr en fonction des espèces, il peut-être de multiples couleurs comme le mérou céleste marron foncé avec des poids bleu royal ou le mérou rouge d’une couleur rouge vif avec des poids bleus et des nageoires jaunes, ou encore le mérou sellé aux diverses couleurs : noirs/blanc/jaune. Et c’est yeux ! Ah, ses yeux ressemblent aux nôtres. Il est ainsi capable de vous regarder avec ses deux yeux en même temps. Je vous l’ai dit, je suis carrément fan de ce poisson si attachant et exceptionnel dans sa façon de vivre.

Il se nourrit de poulpes, de poissons et de crustacés.

À sa naissance, le mérou naît hermaphrodite « protogynes » (dont les organes femelles viennent à maturité avant les organes mâles). Il n’a pas de sexe. C’est une femelle inféconde. Il passe donc la 1re partie de sa vie mature en tant que femelle. Il atteint la maturité sexuelle vers 5 ans. Et c’est lors de la 2e partie de sa vie, qu’il peut devenir mâle. Sauf si une des femelles autour de lui est plus grosse que lui alors il restera la femelle et l’autre MÉROU plus gros changera de sexe pour devenir mâle (régression des ovaires pour faire place aux organes mâles). On compte 7 femelles pour 1 mâle.

Mais très peu arriveront à l’âge adulte où ils pourront changer de sexe. Rappelons que la maturité sexuelle du mérou est à 5 ans. Mais il a de grands risques de se faire capturer avant d’avoir eu le temps de se reproduire et par là même d’assurer la pérennité de son espèce. Alors que son espérance de vie est de 50 ans.

(1 million d’œufs à 1 seul à l’âge adulte.)

Et si on parlait de son comportement ?

On le dit sympathique, curieux et peu méfiant. Il est donc malheureusement pour lui facile à pêcher. Et en plus, ce sont les jeunes mérous plus curieux se montrent dans les eaux plus proches de la surface que les vieux qui préfèrent les profondeurs. [Sédentaire et territorial] Le mérou fréquente les profondeurs allant jusqu’à 200 mètres !

Et non seulement le mérou peut être amené à changer de sexe au cours de sa vie, mais il va également changer de couleur. Plus chatoyant au cours de sa jeunesse, il deviendra plus sombre en vieillissant. Ses couleurs indiquent : – son âge , – son statut social ou encore ses intentions : agressif, soumis, disposé à la reproduction ou pas.

Petite parenthèse pour ceux qui nous écoutent, je ne sais pas si vous vous rappelez les bracelets de couleurs qu’on mettait en soirée, type boîte de nuit ? On portait un bracelet de la couleur de notre statut : célibataire, en couple, ouvert à la drague, juste pour discuter… Eh bien, on n’avait rien inventé !!! Dans la nature, les animaux ont aussi ces codes et c’est souvent encore plus sophistiqué ! Ces langages visuels évitent des bagarres et facilitent les rencontres amoureuses.

De nature solitaire, c’est durant leurs périodes de reproduction qu’ils se rassemblent. C’est à ce moment-là que le choix se fait donc. Mais malheureusement c’est également à ce moment-là que les pêcheurs en profitent pour les capturer en masse en un temps record. (Pour vous donner une idée, en 2009, on a pêché 20 millions d’individus.) Déclin de 88% en 10 ans victime de la surpêche ! [Actuellement il y a des programmes de conservation qui sont mis en place pour cette espèce.]

Et n’oublions pas que le mérou est un prédateur en bout de la chaîne alimentaire qui régule l’état sanitaire des populations marines. Quand le mérou va bien, le reste de l’écosystème aussi !

La suite des chroniques « LA VIE INTIME DES ANIMAUX DE LA MER ET DE LA PLAGE » dans un prochain article où il sera question de la parade nuptiale étonnante d’un crustacé…

Pauline Rouillé