Yann Arthus-Bertrand Legacy : notre héritage « De l’émerveillement à l’inquiétude… »
Dans cette vidéo, je questionne Yann Arthus-Bertrand sur les raisons qui l’ont conduit à imaginer son dernier film Legacy : notre héritage sous forme de témoignage. Il se confie naturellement et tout à fait authentiquement sur les nombreuses réalisations de sa vie, ses prises de conscience et sur l’absurdité du mode d’élevage intensif.
Ainsi on partira « virtuellement » au Kenya, où il y a 30 ans, Yann Arthus-Bertrand et sa famille se sont installés pendant 3 ans afin d’observer les lions dans la réserve du Massaï Mara. Nous verrons qu’à bord des montgolfières il a pris conscience de la beauté du monde et de l’importance du territoire.
On reviendra également sur La Terre vue du ciel, travail qui l’a fait connaître du grand public. Ce projet photographique avait pour objectif de témoigner de la beauté du monde et ainsi de tenter de protéger la Terre.
Pour cette interview Yann Arthus-Bertrand m’a invitée dans les locaux de Hope Production.
Il me parle sans fard de ses sentiments à l’égard de la transformation de notre climat, de la perte des espèces végétales et animales, de la surexploitation des énergies fossiles, du traitement absurde que l’on inflige aux animaux d’élevage, et enfin de l’urgence de partager au nom de la solidarité.
Nous verrons que la cause des réfugiés est l’un des nombreux combats de Yann Arthus-Bertrand. Or la vraie crise migratoire n’a pas encore commencé. Cela sera d’ailleurs le sujet d’un de ses prochains films.
Pour rappel, Yann Arthus-Bertrand est réalisateur, photographe, reporter, environnementaliste et écologiste. Il est également président de la Fondation GOOD PLANET, et a été élu à l’Académie des Beaux-Arts.
Pour Yann Arthus-Bertrand, la beauté est essentielle dans son travail : « Je crois qu’elle soigne l’âme comme le disent les indiens Navajo ».
Le climat
Yann Arthus-Bertrand relate notre incapacité à changer nos modes de vie, alors que nous en connaissons les conséquences et, pire encore, nous avons les solutions.
Ce qui est dingue, c’est de se dire que si on arrêtait aujourd’hui d’émettre du carbone, la Terre continuerait à se réchauffer pendant au moins 20 ans.
« Le dérèglement climatique change les conditions de vie sur Terre. Il menace tôt ou tard toutes les espèces… L’homme y compris. »
Les derniers événements de l’Ouest Canadien prouve que le changement climatique est une réalité et une urgence. Le Canada se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale, et trois fois plus vite dans le nord du pays. Des milliards de tonnes de gaz à effet de serre continuent d’être rejetées et accumulées dans l’atmospère. Comme le dit si bien la journaliste canadienne, Caroline Brouillette, « Nous devons briser notre dépendance aux énergies fossiles. (…) La dissonance cognifive dont nous sommes atteinds est de plus en plus intenable et dangeureuse ».
Faune et flore : le vivant
Nous ne sommes rien sans les végétaux, rien sans la biodiversité. Notre façon de considérer le vivant conduit à notre perte.
Dans cette interview on évoque également la faune sauvage qui voit son espace vital se réduire drastiquement. Les antilopes ont de moins en moins d’espace pour brouter. En effet, les champs de blé, de maïs et d’orge pour nourrir les humains s’étendent de plus en plus.
« L’énergie permet à l’homme de tirer l’eau toujours plus profond dans la terre et de détourner de nombreuses sources pour irriguer ses champs ».
Les pesticides tuent. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la LPO a attaqué en justice les industriels de l’agrochimie, responsables de la disparition des oiseaux. Le déclin des populations d’oiseaux des campagnes et des champs est catastrophique.
Les hommes détruisent la forêt amazonienne pour cultiver du soja qui est destiné à nourrir les animaux d’élevage. Cet espace de forêt détruite sert également à l’élevage de bovins. Tout cela dans le seul but de faire manger aux humains toujours plus de viande. Or on en connaît les conséquences dévastatrices pour l’homme. Les ruminants émettent de plus en plus de méthane puisqu’ils mangent du tourteau de soja au lieu de brouter de l’herbe. Cela va beaucoup trop loin, on marche sur la tête !!!!
Les océans sont vidés de la vie sous-marine par notre seul fait.
Nous prélevons trop pour que la nature ait le temps de se régénérer. La nature souffre et nous le dit. ENOUGH* ! (*assez)
La thématique essentielle de la biodiversité fera également l’objet d’un des prochains films de ce cinéaste-environnementaliste aux idées toujours foisonnantes et engagées.
Le paradoxe des énergies fossiles
On parle bien sûr de la surexploitation des énergies fossiles qui a permis de développer nos sociétés industrielles mais qui aujourd’hui nous tue.
Le pétrole est une ressource précieuse et finie. Economisons-la !
« Le pétrole est dans tous les objets de nos maisons, les plastiques, les vêtements en nylon… »
Les énergies renouvelables n’ont pas encore remplacé les 100 barils de pétrole que nous consommons tous les jours.
Nous l’avons vu, nous ne sommes pas imperméables aux souffrances de la Terre.
Ce film montre aussi les incendies gigantesques qui ont frappés l’Australie, la Sibérie et la Californie pendant plusieurs jours en 2020. Et comme nous le dit Yann Arthus-Bertrand, ce n’est pas une fiction mais bien la réalité.
Tout vient de la Terre. Nous y puisons le charbon, le fer, le cuivre et le pétrole comme si la ressource était inépuisable.
Il n’en demeure pas moins que changer nos modes de vie est compliqué.
On a besoin du pétrole pour se déplacer, partir en vacances. Mais ce dont on a encore plus besoin ce sont les forêts !!!!
On est DEPENDANT de la nature.
Le sort terrible des animaux d’élevage dû à la mondialisation
L’exploitation des animaux dit « d’élevage » est insoutenable. Chaque vie sur terre compte.
Ces mammifères qui nous ressemblent tant : les vaches, les cochons, les moutons sont chaque jour en proie à de terribles souffrances infligées par l’homme. La misère que l’on leur inflige est intolérable. Les veaux sont arrachés à leur mère dès leur naissance. Ils ne pourront jamais téter leur mère. Ils n’auront aucun contact avec elle, ni avec leurs autres congénères. Comment peut-on retirer un nouveau-né à sa mère ?
On parle également des élevages de cochons en Bretagne.
Rien qu’en 2019, il y avait 7,6 millions de cochons pour 3,3 millions d’habitants en Bretagne. Rappelons que ces mammifères ressentent la souffrance et la peur. Derrière ces chiffres ce sont des êtres-vivants comme nous, comme notre chat ou notre chien.
« Nous traitons les animaux comme des plantes. Il faut les faire pousser vite. C’est aberrant ».
Nous devons regarder TOUS les animaux avec notre CŒUR et non avec notre ventre.
« On n’a pas deux cœurs : un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n’en a pas » Lamartine.
Il n’est même pas sain de boire du lait d’une autre espèce, cela n’est plus à démontrer. Et il est tellement plus sain, plus rapide et plus éthique de manger une mousse au chocolat à base de tofu soyeux qu’on aurait tort de s’en priver ! 
Changer au nom de la solidarité
« Je n’ai pas de leçon à vous donner car les 4/5ème de ma vie je suis passé à côté de tout cela », nous dit en toute sincérité Yann Arthus-Bertrand.
L’anthropocentrisme conduit à la destruction : catastrophes naturelles, souffrances extrêmes des animaux… Nous devons remettre en question notre égo.
Être végétalien c’est se nourrir sans exploiter les autres êtres-vivants. Pourquoi le refuser ?
Tuer engendre de la souffrance intérieure qui finit par se manifester à l’extérieur.
Et comme nous le dit si bien Yann Arthus-Bertrand : « AGIR REND HEUREUX »
« S’occuper des gens rend heureux »
Yann Arthus-Bertrand fait le constat qu’une marche pour le climat rassemble 20 mille personnes. Alors qu’une victoire en Coupe du monde de football en fait descendre dans la rue 2 millions. Le constat est sans appel.
En conclusion, nous sommes en train de supprimer tout ce qui n’est pas humain sur Terre.
Il est urgent et vital de décarboner nos vies.
« Car mon héritage, c’est tout simplement l’amour de la vie ». Yann Arthus-Bertrand
L’agriculture intensive, le dérèglement climatique, nos façons de considérer les autres espèces ont un impact direct sur nos vies, actuelles et futures.
Chaque action, chaque effort individuel est utile. « Ce sont les petits efforts de millions de personnes qui feront la différence », comme le soutient d’ailleurs Luc Besson.
L’homme a profondément modifié l’atmosphère. Il fait de plus en plus chaud en raison de l’activité humaine. Et pourtant on connaît la solution. Il suffirait de réduire de 5% notre consommation d’énergie tous les ans. Or à mon sens, ce sont aux politiques de contraindre les industriels aux changements. Il faut réapprendre à vivre avec la nature, en co-partenaires. Laisser la place aux arbres, aux végétaux et aux animaux pour qu’ils soient enfin respectés.
